Dans le souci de vous éclairer sur les démarches possibles lorsqu’on accompagne un proche diminué, JuaCare interview Peggy Durand, assistante sociale libérale.
Introduction – Une assistante sociale libérale ?
JuaCare : Peggy c’est à travers vous que j’ai découvert qu’il existait des assistantes sociales libérales, et je suis ravie que nous puissions parler aujourd’hui de votre approche mais aussi des aides que l’on peut trouver pour son parent.
L’accompagnement proposé par les assistantes sociales dans les instituions de soin m’a souvent paru indispensable et charnière : elles ont un rôle important pour coordonner la suite des soins et une très bonne connaissance des réseaux de soin locaux et des aides possibles. Mais j’ai aussi fait le constat et regretté que lorsque la personne accompagnée sortait de la structure ou de l’hôpital, elle n’avait alors plus recours au service de cette assistante sociale : quand on quitte la structure, on quitte tout cet accompagnement et on peut se retrouver démunis, alors qu’on a été accompagné pour initier des dossiers et des démarches.
Qu’est-ce qui a été pour vous Peggy décisif dans l’envie de devenir une assistante sociale plus libre ?
Plus libre, et libérale. En fait j’ai travaillé de longues années en institutions, en collectivité et dans différents secteurs avec un public très varié. Plusieurs constats m’ont fait dire que les assistants sociaux dans les institutions manquent et de temps et de flexibilité et de disponibilité.
Les rendez-vous que je pouvais proposer étaient sur quatre à cinq semaines de délai et d’attente. J’avais aussi des personnes qui étaient en difficulté et qui devaient poser une journée pour venir me voir. D’autres avaient des besoins, mais ils n’étaient disponibles que le soir ou que le samedi quand les bureaux étaient fermés, et puis, au fond, ils ne choisissaient pas leur travailleur social. De la même manière, comme vous le dites, une personne qui n’est plus suivie dans une institution donnée ne peut plus voir ce travailleur social et enfin, si un travailleur social quitte l’institution, alors le patient doit tout recommencer avec un nouvel interlocuteur.
Or, c’est tout de même une rencontre humaine. On peut très bien ne pas s’entendre avec le travailleur social qui nous est dédié et il n’y a pas d’alternative, ce n’est pas pensé autrement, en tout cas dans les derniers emplois que j’ai occupés.
C’est pareil avec un psychologue. Si ça ne « passe pas » c’est difficile de faire un bon travail et il ne faut pas insister. Un travailleur social, c’est exactement la même chose, la relation peut très bien ne pas se passer dans un sens comme dans l’autre et pour autant, changer de travailleur social, c’est presque mission impossible.
Tout cela manquait à mes yeux de légèreté, de flexibilité, de réactivité et je me suis dit que ça ne convenait pas à un certain type de public.
Il y a aussi des personnes qui n’osent pas passer la porte des services sociaux, parce qu’ils se disent que ce n’est pas pour eux, qu’il y a des gens dans des situations plus précaires que la leur…
L’idée m’est venue de proposer autre chose, c’est le démarrage de mon activité libérale. Elle s’est faite notamment autour des seniors. C’est un besoin qui s’est accentué avec le Covid, et j’avais même des proches qui m’appelaient pour leurs parents, qui vivaient seuls - ou pas-, à domicile la plupart du temps, et en tout cas dont la situation se dégradait.
Les familles des personnes que je suivais alors m’appelaient aussi, pendant le covid, ils vivaient loin de chez leurs parents ils me disaient « je travaille et je vis à 300 km. Je ne peux pas venir en ce moment, mais je m’inquiète car mon père a reçu des documents. Il ne sait pas me dire ce que c’est, il ne sait pas non plus prendre une photo avec son téléphone, pourriez-vous y passer la semaine prochaine ? »,…
À cette époque-là et dans le cadre de mes missions, je ne pouvais pas passer avant quatre ou cinq semaines et je voyais bien qu’il y avait un autre besoin identifié et identifiable de seniors dont les enfants n’étaient pas disponibles ou proches géographiquement et qui avaient quand même besoin d’être rassurés.
Première partie – L’évaluation des besoins.
Vous avez donc été sollicitée dans un premier temps par l’entourage, soutenant un parent, qu’on appelle aussi aidant ?
Oui c’est ça
Vous disiez qu’on a souvent l’image de l’assistante sociale qui intervient pour les situations très difficiles. Est-ce que l’assistante sociale intervient dans d’autres situations que la grande précarité ?
Oui, fort heureusement.
On intervient souvent à des moments de transition de vie : une séparation, un divorce, le vieillissement, la dépendance, le passage à la retraite, un accident de la vie, une maladie, l’annonce d’un handicap, ou encore avoir un enfant qui démarre ses études supérieures, qui quitte le domicile… Tous ces moments de transition de vie où en fin de compte, nos droits vont changer, où les démarches à faire sont un peu plus complexes et on ne sait pas toujours vers qui se tourner ni par quoi commencer.
En effet, se posent souvent les questions des aides possibles, des formalités administratives, des délais, c’est ce que vous proposez d’éclairer et d’accompagner ?
C’est cela souvent, la porte d’entrée est une démarche administrative. On se rend compte qu’il y a souvent pas mal de choses à mettre en place et c’est une relation de confiance qui démarre.
Concernant l’avancée en âge, quels sont les démarches que vous accompagnez régulièrement? Quelles sont les questions qui se posent fréquemment ?
C’est souvent à l’occasion d’une hospitalisation qu’on se rend compte de nouvelles difficultés. Jusqu’à alors le parent était autonome et conduisait, il pouvait faire ses courses seul mais une hospitalisation suite à une fracture du col du fémur par exemple peut nécessiter de mettre en place de l’aide à la maison. La question que je pose alors est « comment vous soulager comment accompagner au mieux votre retour à domicile ? ».
Par exemple, les escaliers qui jusqu’alors n’étaient pas un problème, deviennent compliqués à monter. Le ménage prend beaucoup de temps, et la vaisselle : il faut rester debout,… alors on se demande comment soulager ce moment-là.
Deuxième partie – La mise en place des aides
Bien souvent on commence par deux heures de ménage à la maison, juste pour soulager un peu et c’est souvent bien accepté. Et de fil en aiguille, on demande aussi comment s’organisent les courses, comment mettre en place une solution plus pérenne qu’un dépannage par exemple par une voisine. Et puis on demande s’ils aiment cuisiner ou pas, on peut penser à mettre en place un portage de repas. Parfois ils sont réticents ou pensent que ce n’est pas bon. D’une part il y a eu de gros progrès de ce point de vue, d’autre part ça peut être à la carte. Rien n’empêche donc de faire un portage une fois par semaine pour essayer, on explore.
Et puis on peut demander aussi s’il est arrivé de chuter, comment ils font alors, s’ils ont un téléphone portable. On peut demander si la télé assistance peut les rassurer, en leur expliquant ce que c’est.
Le champ des possibles est celui-ci. Il est large et s’adapte à chacun bien sûr.
Puis je termine par les auxiliaires de vie et l’aide à la toilette.
C’est l’aide à la toilette qui est souvent le plus difficile à accepter surtout pour les personnes qui étaient très autonomes donc j’explique que ce n’est pas forcément quelqu’un qui va venir sous la douche avec vous mais c’est quelqu’un qui va être présent pendant le temps de la douche, derrière la porte ou dans la pièce à côté, qui est un moment parfois délicat et que l'on doit sécuriser, parce que ça glisse ou parce qu’enjamber la baignoire devient compliqué. Ça peut les rassurer.
C’est bien d’avoir une personne ressource, elle peut faire les courses, elle peut faire un peu de ménage, elle peut être là pendant la toilette, l’auxiliaire de vie ou l’aide à domicile est une personne de confiance qui va venir régulièrement et qui veille un peu pour l’entourage, qui va voir si les choses vont bien. C’est sécurisant pour tout le monde.
Cela peut être donc pendant un période de transition, lorsqu’une dépendance s’accentue ou dans le cas d’une dépendance transitoire ou temporaire, mais finalement il s’agit de proposer des accompagnements qui permettent de maintenir tout ce qu’on peut faire seul. L’exemple de la toilette est parlant, on sécurise et on aide à faire seul tout en faisant évoluer les aides en fonction des besoins.
C’est cela, et l’aménagement de la maison ou de la salle de bain est souvent abordé. Transformer la baignoire vers une douche à l’italienne c’est aussi le gros des aménagements des adaptations de logement. Il peut y avoir un diagnostic au domicile pour proposer par exemple une barre de renfort au niveau des toilettes pour se relever,… une barre sur le mur pour passer la marche de la cuisine,… le tapis peut être identifié comme risque de chutes , des ergothérapeutes peuvent pointer quelques petits aménagements ou des aides plus techniques.
Troisième partie – Les financements possibles
Vous êtes aux frontières de la coordination : par quoi commencer, combien cela va-t-il coûter, qui peut le faire ? Comment jalonnez-vous ce parcours ?
Les CLIC - centre locaux d’information et de coordination- coordonnent cela , des artisans ont également leurs réseaux, le montage financier est parfois complexe (selon les lois et le lieu d’habitation par exemple).
En effet, selon le lieu d’habitation, selon les communes, les départements mettent en place des dispositifs qui diffèrent des voisins,
D’où l’idée d’être aidé d’une assistante sociale, qui connaît ce qui se fait localement et qui il est possible de solliciter.
Oui. Certains parcours sont bien faits par exemple la caisse de retraite complémentaire AGIRC-ARCO propose du diagnostic gratuit à domicile par le biais d’ergothérapeutes, et les personnes vont pouvoir solliciter les artisans pour des devis par exemple pour la salle de bains, qui est un gros point financier et un gros point de vigilance.
Les monte escaliers sont aussi un aménagement possible.
Quelles aides peuvent exister quand on est retraité, ou de quelles aides peuvent bénéficier les seniors ?
Cela dépend des besoins :
Aide humaine, au ménage, auxiliaires de vie ou aides aux courses
Aide technique : une canne, un aménagement,
Et selon l’âge aussi, des aides sont possibles.
La plus connue est l’APA (allocation personnalisée à l’autonomie), instruite par les départements et qui est pour les personnes de plus de 60 ans ayant un degré d’autonomie modéré.
La grille GIR est la référence en la matière c’est une échelle d’autonomie elle va de 1 à 6, 1 étant évalué pour la personne la moins autonome (ne mange pas seule, ne s'habille pas seule, ne peut pas se déplacer etc...). Les administrations se fient à ce document pour l’évaluation de la dépendance et le versement de l’allocation APA.
De 1 à 4 il y a un certain type d’aides pour des dépendances moyenne à importantes et au-delà de 5 un autre type d’aide (par le biais des caisses de retraite par exemple). Un évaluateur viendra à la maison évaluer les besoins en termes d’aides humaines. Et les aides des caisses de retraite complémentaires pour les plus de 75 ans, qui ne sont pas soumis aux conditions de ressources et qui peuvent être des aides momentanées ou pérennes comme par exemple de l’aide à la mobilité pour prendre un taxi, le diagnostic d’un ergothérapeute pour l’aménagement du logement ou de l’aide à domicile momentanée. Cela peut être 10h sur 6 semaines par exemple. Cela permet de tester.
L’APA est accordée pour les GIR de 1 à 4.
Les caisses de retraite ou retraite complémentaires peuvent donc être sollicités si on est suffisamment autonomes (GIR au dessus de 4).
Qui peut dire de quel GIR relève mon parent ?
La grille GIR est faite par un médecin. Souvent on peut demander au médecin traitant de la faire car c’est lui qui coordonne tous les soins, s’il y a une maladie chronique, un handicap, il peut globaliser l’état de santé de son patient. Ou par un médecin hospitalier dans le cadre d’une hospitalisation.
L’APA va servir à payer les dépenses nécessaires pour se maintenir à domicile. Elle est conditionnée à l’âge (60 ans) à la perte d’autonomie, à la condition de résidence en France, et elle n’est pas cumulable avec certaines autres aides.
On peut trouver sur internet le lien vers la constitution d’un dossier APA. Également de quelle caisse de retraite dépend-on: ici (lien internet).
Vous avez une vision très globale de l’accompagnement pour jalonner l’évaluation des besoins, trouver les interlocuteurs et vous assurez du bon suivi de tout cela.
Pouvez-vous mener le suivi de A à Z ?
Oui généralement c’est ça de bout en bout et puis c’est intéressant aussi d’être la personne ressource pour quelqu’un qui est un peu perdu, pour coordonner l’artisan, l’aide à domicile qui n’est pas la même que l’auxiliaire de vie, qui n’ont pas non plus les mêmes sources de financement et donc envoyer tel dossier à tel organisme financier et se mettre en lien avec eux, … c’est parfois compliqué de s’y retrouver pour les personnes âgées ou leur entourage.
Quand les choses sont démarrées ça va mieux et on essaie alors d’automatiser.
Les mutuelles aussi peuvent être sollicitées. Elles sont souvent associées au soin alors elles aident financièrement en sortie d’hospitalisation ou lors d’un problème de santé mais il ne faut pas négliger les garanties qu’elles peuvent offrir qui peuvent permettre de tester de l’aide à domicile durant un certain temps, elles subventionnent directement ces heures-là sans avance de frais dans certains cas.
Quand on ne sait pas quelle est sa mutuelle ou sa caisse de retraite principale et complémentaire, on prend son relevé de compte. La caisse de retraite principale verse la plus grosse partie, la complémentaire quand il y en a une, une autre partie, ou une pension de réversion. Et le montant qui sort chaque mois ou une fois par an c’est pour la mutuelle. On peut se fier aux relevés de compte.
Quelles pièces administratives sont utiles s’il fallait constituer un dossier pour un premier rdv avec une assistante sociale ?
Les administrations sont friandes de justificatifs et pièces administratives alors il en faut un certain nombre.
Les incontournables sont :
Le revenu fiscal de référence pour quantifier les revenus, donc les impôts.
Une pièce d’identité ou un extrait d’acte de naissance
La carte vitale pour le numéro de sécurité sociale
La grille GIR si elle existe, pour la partie médicale et par exemple pour le dossier APA ou un dossier d’admission en EHPAD ou en accueil de jour. Les administrations se fient à ce document pour l’évaluation de la dépendance.
Concernant le dossier APA et selon les départements, certains délais d’instruction peuvent être longs et parfois entre la demande et la réponse favorable il y a déjà eu des avances de frais. Il ne faut pas hésiter à le faire rapidement.
Tant que la personne est hospitalisée je conseille souvent à l’entourage de solliciter le service social, de profiter de ce temps et de cette équipe (les médecins sont sur place, des relais avec l’extérieur peuvent être mis en place, …).
Oui, ma pratique me fait dire que les personnes ne sollicitent pas assez les services sociaux de l’hôpital. Ils sont là pour cela, en lien avec les équipes soignantes, ils peuvent récupérer la grille GIR de façon fluide en principe, et ils peuvent solliciter à leur niveau une APA d’urgence en cas de sortie de l’hôpital par exemple et pour ne pas avancer trop de frais qui n’existaient pas auparavant.
Quatrième partie – Les aidants.
Un autre conseil que JuaCare donne aux aidants c’est d’être honnête avec eux-mêmes, sur leurs capacités de présence et de ne pas banaliser une situation. Le branle-bas de combat d’une hospitalisation amène souvent les aidants à se sur-mobiliser sur un temps court, de façon très naturelle, mais il est rare que les aidants puissent tenir le rythme dans la durée. Il est important de témoigner de cette réalité aux services sociaux, qui ne peuvent pas le deviner ou se représenter la réalité de la vie à la maison.
Cela peut finalement desservir et être contre-productif si l’équipe a alors l’impression que la personne âgée est très entourée ou que l’entourage est très disponible au quotidien. Il y aura alors d’autres situations qui passeront en premier parce que plus urgentes ou délicates.
C’est aussi le rôle de l’assistante sociale de faire prendre conscience à l’aidant que ce qu’il est en train de faire est énorme. C’est du temps à consacrer aussi à l’aidant. Utiliser le temps de cette hospitalisation pour qu’il se rende compte que c’est plus calme quand la personne âgée est hospitalisée (« je ne dois pas passer 2 fois par jour chez elle, j’ai plus de temps »). Leur dire « voyez-vous tout ce que vous avez mis en place sans jamais demander d’aide ? C’est énorme. Est-ce que vous voulez qu’on en profite pour mettre des choses en place et vous évite de vous épuiser ? « Vous travaillez, vous faites les courses, vous passez le soir pour la coucher, est-ce qu’on met des choses en place pour que vous ne passiez qu’une fois par jour ou un peu moins ? ».
On voit trop souvent des aidants craquer « mes sœurs vivent dans le sud de la France et ne se rendent pas compte de tout ce que je fais » … On essaie donc toujours de recevoir les proches, en présence ou pas de leur parent. Cela permet d’être un peu médiateur.Le dernier exemple le plus frappant est sur une entrée en EHPAD : « Ah non on ne parle pas d’EHPAD elle ne voudra jamais » me dit un enfant ou un conjont, et lorsque je demande « vous me permettez d’en parler je suis professionnelle, ce sera peut-être un peu différent »… ? Et bien il est arrivé à plusieurs reprises que la personne âgée dise « il faut y aller là, on peut faire une demande d’entrée en EHPAD de toute façon c’est là que j’irai ensuite »… et j’en parle aux proches qui souvent n’y croient pas, mais beaucoup de situations se débloquent.
De l’importance de parler avec un tiers ?
Oui absolument, on peut aborder des sujets que la famille n’osait pas aborder. On est médiateurs, des paroles se libèrent par notre biais, en présence de l’autre ou pas.
Il est important d’écouter aussi les aidants.
Oui, et les aidants actifs sont nombreux, ils « gèrent » leurs parents, alors comment concilier la vie professionnelle, être focus sur son travail tout en sachant que mon parent est en difficulté par ailleurs, seul chez lui ? Les personnes sont préoccupées et pas libérées psychiquement. Ils sont parfois confrontés à des dégradations de situation, des accidents de vie, des troubles cognitifs qui prennent plus de place... le tout avec l’éloignement géographique, les choses peuvent être complexes.
Je travaille aussi pour des entreprises, pour leurs salariés aidants, qui sont ce qu’on appelle une « génération sandwich ». Ils sont pris par leur propre vie familiale, leurs enfants d’un côté, et leurs parents d’un autre, le tout en travaillant.
Depuis peu, le monde du travail se penche sur le sujet, et un congé proche aidant existe, il est fractionné ou non, et fait pour s’occuper de son parent (il faut un lien de parenté avec la personne dont il faut s’occuper). Ce congé a pour mérite de s’imposer à l’entreprise qui ne peut s’opposer à l’absence. Mais ce congé n’est pas rémunéré la démarche doit se faire par ailleurs auprès de la CAF.
Il existe aussi un congé de solidarité familiale qui permet d’accompagner un proche en fin de vie. Celui-ci est rémunéré par la sécurité sociale.
Pour finir
Vous déplacez-vous au domicile des personnes âgées ?
J’accompagne en proximité je ne fais donc que du domicile et « je suis à vélo ou en visio ». Pour les seniors je maintiens la visite à domicile c’est une modalité d’intervention qui leur plaît bien et cela me convient également pour le lien, les rassurer et faire les démarches avec eux, le plus souvent avec tous les documents sur place !
L’accompagnement est au cas par cas, c’est complexe de savoir par avance le temps que cela prendra, si la personne a accès aux informations et justificatifs facilement, si elle est à l‘aise dans les démarches numériques, ou s’il faut l’aider à tout trouver… on tire parfois une pelote de laine et cela peut prendre du temps. C’est le jeu de la relation d’aide, c’est difficile de savoir mais pour chaque situation on se met d’accord dès le début et je donne un ordre d’idées du temps à consacrer dès que je peux.
Voyez-vous apparaître de nouveaux besoins ou de nouvelles demandes chez les seniors ? Qu’est ce qui évolue ?
Je travaille seule mais je ne suis jamais seule, j’ai un carnet d’adresses étoffé et je travaille en complémentarité avec les institutions qui existent localement et sont souvent victimes de leur succès.
Il y a des besoins de temps, c’est évident. Je me souviens d’une dame avec laquelle on a mis 6h pour rédiger sa lettre pour la CAF. Elle avait besoin de parler, son enfance est remontée et la plupart des gens qui m’appellent me disent « je viens vers vous car j’ai besoin de temps, les institutions ne proposent pas cela ». Ils ne peuvent pas et sont débordés, c’est un fait.
Les seniors ont besoin de temps, d’échange, de l’écoute.
Je constate aussi que le lien compte, réciproque. Les personnes me demandent des nouvelles, parfois de mes enfants, et je réponds, ils ont besoin de partager, ce que je ne faisais pas en institution. C’est du temps, un lien de confiance qui se crée.
Ils ont besoin d’écoute, d’échanges, la démarche me semble parfois n’être qu’un prétexte pour se voir.
Besoin de temps, besoin de lien.
Et je peux travailler pour les proches.
Finalement, un retour à des besoins sociaux classiques et bien compréhensibles.
Notez que des assistantes sociales travaillent à la mairie également, il est toujours possible d’en solliciter via différentes structures pour les démarches d’un proche.
Merci Peggy de nous avoir apporté votre expertise.
Merci Julie de m’avoir sollicitée.
Pour trouver la caisse de retraite dont on dépend :
Demandes d’aides pour l’autonomie :
Les annuaires en ligne pour trouver de l’aide localement :
Interview par Julie Platiau, Psychologue clinicienne et Co-fondatrice de JuaCare.
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